La deuxième édition de la conférence des Agences du numérique d’Afrique centrale s’est ouverte, le 24 avril, à Brazzaville, en marge des assises de la huitième édition du Salon international de la technologie et de l’innovation (Osiane) dénommée « KOLONGA ». Les participants vont tenter d’harmoniser leurs vues sur les politiques de la sous-région en matière du développement numérique, de cybersécurité, d’infrastructure et de formation.
L’harmonisation des politiques en matière de développement numérique est importante pour plusieurs raisons entre autres :
1. Faciliter la croissance économique et la compétitivité : Dans un monde de plus en plus interconnecté, l’harmonisation des politiques permet aux entreprises et aux individus de travailler et de commercer facilement à travers les frontières. Cela permet de créer des marchés plus vastes et de stimuler la croissance économique. En outre, une réglementation harmonisée permet aux entreprises de ne pas devoir se conformer à des règles différentes dans chaque pays, ce qui réduit les coûts et améliore la compétitivité.
2. Promouvoir la sécurité et la protection des consommateurs : L’harmonisation des politiques en matière de développement numérique peut aider à garantir la sécurité et la protection des consommateurs. Par exemple, des normes harmonisées pour la protection des données personnelles peuvent éviter que les entreprises ne partagent des informations confidentielles avec des tiers sans l’autorisation des utilisateurs.
3. Favoriser la collaboration internationale : L’harmonisation des politiques peut faciliter la collaboration internationale en matière de recherche et de développement technologique. Par exemple, des standards harmonisés pour les réseaux 5G peuvent aider les pays à travailler ensemble pour développer des technologies avancées et à déployer des réseaux performants.
4. Améliorer l’égalité numérique : L’harmonisation des politiques peut aider à réduire les inégalités numériques en évitant que certains pays soient à l’avantage par rapport aux autres. Par exemple, des normes harmonisées pour l’accès à l’internet et aux technologies numériques peuvent aider à garantir que tous les citoyens, quels que soient leur niveau de revenu ou leur localisation, ont accès aux mêmes opportunités.
Les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) ont réalisé des progrès au cours des dernières années pour construire des infrastructures numériques, mais de nombreux défis subsistent pour réduire les disparités. Selon le directeur général de l’Agence de développement de l’économie numérique, Héliodore Francis Alex Gouloubi, les dirigeants doivent mobiliser les financements nécessaires à la transformation numérique, former les cadres locaux et poursuivre la construction des infrastructures d’accès à internet.
« Les défis de la transformation numérique pour garantir la performance des services publics » est le thème de ces assises censées déboucher à un appel à l’endroit des décideurs de la sous-région. Parmi les partenaires qui accompagnent cette institution communautaire figurent l’Union internationale des télécommunications, la Cémac, la Banque des États de l’Afrique centrale, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale et la Banque africaine de développement.
Les participants ont exprimé des attentes par rapport à l’issue de la rencontre des responsables des agences du numérique. « Cette conférence constitue un moment particulier pour nos agences, car elle va nous permettre d’élucider un certain nombre de questions liées à la digitalisation des services publics de nos pays. Je formule le vœu que celle-ci aboutisse à une harmonisation des politiques dans la sous-région pour le développement du numérique dans nos différents États », a déclaré Héliodore Francis Alex Gouloubi.
Le sujet du développement est crucial pour le gouvernement congolais qui l’a inscrit au rang des priorités du Plan national de développement 2022-2026. D’après le ministre congolais chargé du Développement numérique, Léon Juste Ibombo, des questions précises doivent être priorisées, notamment la dématérialisation des services publics, les défis de la cybersécurité, la mise en place de nouvelles stratégies pour intégrer les systèmes numériques à travers le secteur public et pour développer des solutions innovantes et promouvoir l’interopérabilité des données. «Pour mon pays le Congo, les récentes assises nationales du numérique tenues, du 18 au 19 avril 2024, sur le thème de la transformation numérique : catalyseur de la diversification de l’économie et opportunités pour la jeunesse, ont structuré la nouvelle architecture numérique du pays, à travers le projet de stratégie nationale du développement de l’économie numérique Vision Congo digital 2030, adossée au plan d’action y afférent », a conclu Léon Juste Ibombo.